Islande 2014

Le Landmannalaugar, fantastique théâtre minéral

Août 2014

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Bláhnúkur et coulées de lave d’obsidienne du LaugahraunPhoto : Marion

« Le landmannalaugar est un théâtre minéral époustouflant, où toutes les couleurs de l’Islande se déchaînent : teintes saturées de jaune safran des massifs rhyolitiques déchiquetés, noir scintillant d’obsidiennes, bleu cobalt des lacs, verts sombres et fluorescents des immenses tapis de mousse, rouge chaudron des flancs de volcans, blanc aveuglant crissant des névés Â» Michel Detay

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Daniel en haut du Bláhnúkur (943m)Photo : Marion

Toutes les formations volcaniques présentes en Islande se rencontrent au Landmannalaugar : Coulées de laves rhyolitiques recouvertes de blocs d’obsidienne, coulées de laves basaltiques, dômes rhyolitiques comme le Brennisteinsalda

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Contraste des couleurs : le dôme noir du Bláhnúkur depuis le BrennisteinsaldaPhoto : Marion
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Marion arpente les scories rouges du cratère du StururPhoto : Daniel
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Géothermie dans le champ de lave du LaugahraunPhoto : Marion

Des pseudo-cratères, fumerolles et marmites de boues. Ces montagnes constituent la réserve de Fjallabak qui signifie « Derrière la montagne Â»

Après avoir attendu plusieurs semaines, nous profiterons d’une ouverture climatique clémente pour randonner plusieurs jours au milieu d’une nature tellurique. Nous sommes le 9 août 2014 et les névés ont bien fondu, dommage parce qu’ils dessinent d’harmonieuses courbes à flanc de montagne, si caractéristiques des paysages du landmannalaugar. Nous arrivons par l’ouest en empruntant la piste F225 au nord du volcan Hekla, superbe !

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Embranchement de la piste F225Photo : Marion

Cette piste, caillouteuse en son début, devient douce entre cendres et laves. Puis nous traversons des contrées vertes de mousse.

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Vert et rouge : mousses et scoriesPhoto : Marion

Il faut franchir deux gués avant d’atteindre la piste 208 qui permet aux véhicules, non 4X4,  de rejoindre le Landmannalaugar depuis le nord. Un gué barre l’entrée du camp de base : c’est l’attraction des néophytes de regarder les véhicules traverser. Les moins téméraires se garent avant ce gué. Une passerelle permet d’accéder au refuge.

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Le camping est installé au pied d’un mur de lave d’obsidienne : le Laugarhraun.Photo : Marion

Ce site présente une forte activité géothermique d’où son nom , « Laugar Â» qui signifie source chaude. Près du refuge, les randonneurs jouissent d’une baignade relaxante dans la rivière d’eau chaude qui mêle ses eaux à celle glacée d’un ruisseau. Attention où l’on pose ses fesses, car des jets brûlants sortent du gravier au fond de l’eau. L’endroit est très souvent noir de monde. Il faut dire que les douches chaudes sont payantes alors que l’eau chaude coule à profusion. Ce jour-là, la tempête fait rage et soulève des vents de sable. Pour une fois, Il y a très peu de personnes dans le Hot Pot et Daniel en profite. Il veut que Marion immortalise l’instant. Mais elle refuse de prendre son appareil à cause des vents de sable. Comme Daniel insiste, elle court au véhicule chercher le sien, bravant les bourrasques, avance à reculons pour protéger ses yeux. Mais de retour sur les lieux, elle découvre que son époux, imprévoyant, a retiré la batterie. Celui-ci insiste et exige qu’elle retourne au véhicule, pour satisfaire son égo.

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Daniel, heureux comme un poisson dans le court-bouillon !Photo : Marion

Nous randonnons au milieu de ces roches datant de 8 à 10 millions d’années. Le Bláhnúkur est constitué de rhyolites issues d’éruptions sous-glaciaires et sous-marines de cette époque.

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Ascension du BláhnúkurPhoto : Daniel

L’activité  éruptive la plus récente de la région date de 1477.  En même temps que le Veiðivötn, sont apparus les coulées d’obsidienne du Laugarhraun, les cratères de Ljótipollur et du Sturur, au cours d’une éruption volcanique rattachée au système du Barðarbunga qui est en éruption actuellement, mais du côté nord du volcan.

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Lac de cratère émeraude du LjótipollurPhoto : Marion
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Journée de repos dans un vallon sur la piste F 208 à la sortie du LandmannalaugarPhoto : Daniel

Une cabane se dresse au pied de la montagne et sert aux bergers lorsqu’ils rassemblent les moutons en septembre. Nous y revenons chaque soir, loin de l’agitation du camp de base. Les moutons s’habituent à notre présence et recherchent même notre compagnie. Ils vont toujours par trois : la mère et les deux agneaux. Trio que l’on retrouvera dans toute l’Islande. Ils sont en liberté complète durant les mois d’été. Une mère s’approche, renifle mes crops, puis se frotte à la terrasse en bois de la cabane. Parfois la nuit, nous entendons du bruit ; c’est un mouton qui se gratte au par-choc du véhicule. Un après-midi, des Islandais en vadrouille font une pause café, à l’abri du vent dans la cabane ; ils sont originaires de la banlieue de Reykjavik.

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LandmannalaugarPhoto : Daniel

Le Landmannalaugar est un lieu incontournable pour tout visiteur de l’Islande. C’est le site préféré des marcheurs de la planète. Mais le mauvais temps de cette année a joué un bien mauvais tour à Sabine et Burkhard, voyageurs allemands, depuis dix ans sur les routes. Nous les avons rencontrés à plusieurs reprises. Ils sont arrivés tôt comme nous en Islande, sont venus trois fois au Landmannalaugar, mais la pluie aura été la plus forte : ils quitteront l’Islande, après trois mois, sans connaître la fabuleuse palette de couleurs de ce lieu magique.

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Harmonie des couleurs au fond d’un ruisseauPhoto : Daniel
  1. Margand Christiane (SGP)

    Magnifiques photos ! Et bravo pour les commentaires très précis. Je me réjouis de partir là-bas dans 4 jours. Pour les photos, les couleurs sont-elles naturelles ou saturées en post-traitement ? Et avez-vous utilisé des filtres ?

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    • Marion

      Les couleurs sont naturelles. L’Islande est un pays merveilleux pour les contrastes de couleurs : le noir et le rouge des laves, les mousses vertes, certaines fluorescentes. Les montagnes rhyolitiques comme le Landmannalaugar offrent des palettes de couleurs d’une diversité surprenante. Nous utilisons des filtres gris dégradés à la prise de vue pour équilibrer les hautes et les basses lumières entre le ciel et le sol. Nous travaillons en Raw que nous développons ensuite dans DXO sans augmenter la saturation.

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  2. DOMINIQUE et JEAN-JACQUES

    Ces paysages magnifiques du fond des âges donnent envie de retourner en Islande. La lumière y est magique, les couleurs tantôt en harmonie parfaite, tantôt en contraste, sont saisissantes de beauté. Je constate que vous avez effectivement un stock incroyable de photos en réserve qui nous réservent donc des moments de plaisir intense à les regarder défiler. .Je ne pensais pas qu’une fois de retour, vous nous permettriez de poursuivre ce voyage en Islande, terre sauvage et indomptable.
    A bientôt et bon courage pour la suite… On l’attend avec impatience !

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    • Marion et Daniel

      Nous avons encore plusieurs articles en prévision : le Laki, les Iles Vestmann, les aurores boréales…
      Aurons le temps avant notre départ en Amérique du Sud ?

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  3. Josiane

    Merci encore de nous faire partager vos belles photos.Que de souvenirs pour vous!
    Et bon vent pour votre futur voyage en Tunisie et Argentine et nous vous suivrons dans votre aventure.
    Grosses bise de nous deux

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  4. Flo

    Les photos sont sublimes !
    Quelle diversité de couleurs, de paysages, c’est magique et ça fait rêver !
    Merci de partager vos voyages de cette si belle façon.
    PS : vous avez eu quelle température ?

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    • Marion et Daniel

      Une quinzaine de degrés au soleil, sans vent bien sûr. Mais le soleil était rare. En juin avec du soleil, il peut faire 18°. Nous avons randonné une fois en Tshirt. Autrement, nous étions toujours couvert. Nous n’avons pas souffert du froid, car nous avions des vêtement appropriés, en mérinos, veste duvet et coupe vent en gore-tex. Sans soleil nous avions de 6 à 10°, et tout dépend du vent. Ne pas oublié les gants…
      Nous serons en même temps que vous en Amérique du Sud mais ne serons pas dans le même secteur que vous. Nous descendrons vers la Patagonie.

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