Argentine 2015-2018

Déambulation dans une ville fantôme

Mina La CasualidadPhoto : Daniel

Sous un ciel envoûtant nous quittons Tolar Grande, fuyant un orage menaçant qui pourrait nous piéger sur la piste de sel. 130 kilomètres nous séparent de notre prochaine étape où nous souhaitons arriver à l’aube. Nous prévoyons de bivouaquer près de ce site.

Nous sommes submergés par ce ciel immense enflamméPhoto : Daniel

Nous partons visiter la « Mine de la Coïncidence Â» (Mina La Casualidad) à 4300 mètres d’altitude où vivaient 3000 personnes, des ouvriers et leur famille, jusque dans les années 70. 

Mina La Casualidad. Nous sommes seuls. Nous ne croiserons personne de la journéePhoto : Marion

Cette mine abandonnée est un ancien centre de tri et de conditionnement de soufre. L’extraction se trouvait à 5200m à la Mine Julia, près de la frontière chilienne et du volcan Llullaillaco, le deuxième volcan le plus haut du monde où furent retrouvées en 1999, à 6 739 mètres d’altitude, les momies de 3 enfants de l’époque Inca. Nous avions vu ces momies au Musée de Salta. Moments très forts en présence de ces enfants sacrifiés il y a 500 ans et conservés dans le froid.

Sur 15 km, le soufre était acheminé par téléphérique à La Casualidad, à une altitude plus confortable pour travailler et vivre.

Eglise de la Mina La CasualidadPhoto : Marion

Construits en 1945, les logements et les infrastructures étaient très bien équipés pour l’époque et le niveau de vie de la région. Ils disposaient de l’électricité, de l’eau courante et d’une salle de bains. On reconnaît l’église, le jardin d’enfants, l’hôpital, l’épicerie, la maison du responsable qui domine la ville…

Les installations ont été dévastées par des pilleurs, les carrelages enlevés…

L’épicerie de La CasualidadPhoto : Marion
Ces reflets sont une source infinie d’inspiration à la Mina La CasualidadPhoto : Daniel

C’est à la fois étrange et émouvant de déambuler dans cette ville fantôme au milieu de ce désert minéral. Lire les traces du passé, imaginer ces hommes et ces femmes vivre dans cet espace isolé, le peuple oublié de La Casualidad dont nous percevons toujours la présence.

Nous cherchons à capter la poésie et la nostalgie qui se dégagent de ces ruines silencieuses.

Les machines se sont tues mais leur présence domine.

Nostalgie à La CasualidadPhoto : Marion

Julio Cesar Ponce est arrivé à la Mina La Casualidad à l’âge de 21 ans en 1959. Il raconte :

« Tout se trouvait à deux cents mètres de tout. En quinze ou vingt minutes, on pouvait ainsi se rendre du travail à la salle à manger, de la maison au bureau, à l’hôpital ou ailleurs. Les distances étaient courtes mais le vent était fort. J’ai vite appris que je devais marcher en regardant vers le bas et protéger mes yeux de la poussière apportée par le vent. Â»  Julio Cesar Ponce

Une rue que Julio Cesar Ponce a dû arpenter en baissant la têtePhoto : Marion

 

  1. Sylvie ARNAUD

    Quel impressionnant et émouvant périple. A couper le souffle !!!
    De superbes tableaux créés par la nature et immortalisésotérique. !
    Merci de votre lien

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  2. Christinet

    Magnifique, j’aime tout mais les « peintures » de Marion j’adore!
    Ca nous ferait plaisir de savoir où vous êtes actuellement si nous devons tout à coup descendre en Afrique!
    Bonne route
    Cornelia et JF

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  3. nelly lelong

    Sacré talent de nous faire passer d’une ruine industrielle à une expo d’art contemporain ! Couleurs enchanteresses comme d’hab. et un modèle de choix ! Très bonne année 2019 à vous 2 et à toute la tribu !!! Et continuez à découvrir d’aussi belles choses sur votre nouveau continent d’adoption ! Bises des Miaux où règne une douceur tranquille pour l’instant, malgré les 1ères chutes de neige. RAS Vers le pont !

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  4. Sanfroise

    Toujours de très belles photos!!! Suis super contente d’avoir des news, j’étais en « manque ». J’M vous savoir au Cap de Bonne Espérance, ça fait penser aux vÅ“ux de BONNE ANNEE que je vous envoie. Tendresse

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  5. Francine LESOURD

    Quel talent pour donner vie par vos photos à ces lieux déserts, abandonnés, et
    parvenir à nous faire partager vos émotions . Merci.

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